7ème EDITION DES JOURNÉES NATIONALES PROMOTIONNELLES DES PME ET DE L’ARTISANAT : Allocution d’ouverture de Monsieur Souleymane DIARRASSOUBA

– Mesdames et Messieurs les Représentants des Ministres,
– Mesdames et Messieurs les Membres du Cabinet,
– Monsieur le Président de la Fédération des PME,
– Monsieur le Président de la Confédération Générale des Entreprises de Côte d’Ivoire,
– Mesdames et Messieurs les Directeurs Généraux,
– Mesdames et Messieurs les Directeurs Centraux,
– Mesdames et Messieurs les Représentants des Patronats tunisien et mauricien ;
– Mesdames et Messieurs les Représentants de Singapour ;
– Mesdames et Messieurs les Représentants des Organisations Interprofessionnelles ;
– Mesdames et Messieurs les Chefs d’entreprises ;
– Honorables invités ;
– Mesdames et Messieurs de la Presse ;
– Mesdames et Messieurs,

 

C’est avec un plaisir renouvelé que je prends la parole devant ce parterre de personnalités du monde des affaires et singulièrement de celui des PME.

 

Je saisis cette agréable occasion pour vous transmettre à tous les considérations de monsieur le Premier Ministre, Parrain de cette 7ème édition des Journées nationales promotionnelles des PME et de l’Artisanat, ainsi que l’expression de ses regrets de ne pouvoir honorer de sa présence physique la cérémonie de ce jour. Il me fait l’honneur de porter son choix sur moi pour le représenter.

 

Je voudrais également adresser mes vives et chaleureuses félicitations à la Direction de la FIPME et particulièrement à son Président, pour la qualité de l’organisation et surtout pour le mérite de la persévérance qui a conduit année après année au succès de ces manifestations.

 

Mesdames et Messieurs,
Nous sommes rassemblés ce matin pour célébrer les PME mais aussi et surtout évoquer le chemin parcouru. A travers leurs allocutions, les orateurs qui m’ont précédé ont dressé le tableau de l’état des PME aujourd’hui.

Pour ma part, je note que l’analyse des développements récents de l’économie ivoirienne, ainsi que ses perspectives pour les court et moyen termes, indiquent clairement que le pays a retrouvé une trajectoire de forte croissance après plus d’une décennie d’instabilité politique. Avec un taux de croissance annuel moyen de plus de 8% sur la période 2012 -2017, la Côte d’Ivoire continue d’être l’une des économies les plus dynamiques d’Afrique, voire du monde.

 

L’émergence qu’ambitionne atteindre la Côte d’Ivoire à l’horizon 2020 ne pourra l’être qu’à travers la transformation structurelle et la diversification de l’économie considérées à juste titre par le FMI et la Banque Mondiale comme des facteurs importants de la croissance économique à moyen et long terme.

 

A l’évidence, les expériences réussies des pays comme la Corée du Sud, Singapour, le Maroc ou le Rwanda montrent que la transformation structurelle de l’économie nécessite un leadership visionnaire des pouvoirs publics.
Elle s’adosse également sur des leviers tels que le développement des chaînes de valeurs reliant les producteurs de matières brutes aux utilisateurs finaux, une éducation de qualité, la formation à l’entrepreneuriat, l’accès à la technologie, l’accès aux marchés locaux, régionaux et mondiaux et sur une robuste architecture de financement durable faisant appel aussi bien aux ressources intérieures qu’extérieures.

 

Le Gouvernement ivoirien, sous l’autorité de SEM Alassane OUATTARA, Président de la République, a affiché à travers l’axe 2 du PND 2012-2015 sa vison de faire de la Côte d’Ivoire un pays émergent à l’horizon 2020. Cette ambition a été réaffirmée à travers l’axe stratégique 3 du PND 2016-2020 : « Accélération de la transformation structurelle de l’économie par l’industrialisation ».

 

Conformément à cet engagement, le Gouvernement entend «Créer à horizon 2020 une masse critique de PME compétitives, dynamiques et innovantes contribuant de manière significative au développement socio-économique durable de la Côte d’Ivoire».
Cette ambition vise une forte augmentation du PIB, à hauteur de 3.000 à 5.000 milliards FCFA représentant à terme plus de 30-40% du PIB de la Côte d’Ivoire, contre environ 20% aujourd’hui, la création d’emplois formels et de qualité à hauteur de 300.000 à 400.000 emplois additionnels qui auront un fort effet d’entraînement sur l’économie nationale, grâce à l’augmentation du niveau de vie des ménages et de leur consommation.

 

Cet engagement du Gouvernement implique en conséquence un rôle plus accru du secteur privé et spécifiquement du tissu des PME, dont il entend faire le moteur principal de la croissance économique, de l’emploi et de l’innovation pour accroitre le potentiel de création de valeur ajoutée.

 

Mesdames et Messieurs,
Aujourd’hui, en Côte d’Ivoire, les PME constituent 98% du tissu des entreprises et représentent une part importante de l’économie avec 20% du PIB et 12% de l’investissement national. Elles jouent également un rôle déterminant dans le domaine social avec 23% des emplois modernes.

 

En dépit de cette importance relative, elles demeurent caractérisées par une compétitivité insuffisante liée notamment à un accès insuffisant aux financements et aux marchés publics et privés, un déficit de capacité technique et managériale de la part des dirigeants et des employés des PME et à une culture entrepreneuriale et de l’innovation insuffisamment développée et valorisée.

 

Pour pallier ces déficits, le Gouvernement intensifie depuis ces dernières années la mise en place de dispositifs qui permettent d’améliorer la compétitivité des PME tant dans les secteurs traditionnels de l’économie que ceux de l’économie digitale, créneau essentiel aujourd’hui à l’émergence d’une économie moderne, connectée au monde et portée par l’innovation technologique.
Ainsi, le Gouvernement s’est doté d’une ambitieuse Stratégie d’appui au développement des PME basée sur une profonde réforme du cadre institutionnel et réglementaire et la création de l’Agence Côte d’Ivoire PME comme instrument opérationnel en matière d’accompagnement des PME dans leur processus de Modernisation.

 

Il a également pris des mesures institutionnelles et réglementaires visant à assainir l’environnement des PME. Dans ce sens, ont été adoptés la loi n° 2014-140 du 24 mars 2014portant orientation de la Politique Nationale de Promotion des PME en 2014 dans le cadre de la mise œuvre des recommandations de la décision n°16/2003/CM/UEMOA relative au Programme d’Actions pour la Promotion et le Financement des PME dans l’UEMOA, la Stratégie de Développement des PME ivoiriennes dénommée Programme Phœnix au Conseil des Ministre du 18 septembre 2015 et le décret n°2015-525 du 15 juillet 2015 modifiant le décret n°2014-306 du 27 mai 2014 fixant un quota des marchés publics aux PME et introduisant d’une marge de préférence 5% pour la sous-traitance locale.

 

En vue d’améliorer l’accès des PME aux financements, plusieurs initiatives ont aussi été mises en place par le Gouvernement ivoirien.
Il s’agit entre autres de l’adoption de la loi n°2017-802 du 07décembre 2017 relative au crédit-bail, de la mise en place d’un fonds de 5 milliards (8,836 millions USD) disponible à la BACI pour financer les femmes dirigeantes de PME, de l’institution de fonds de garantie dont les études sont en cours et de la mise en place d’un fonds d’investissement.

 

Dans le but de renforcer et diversifier les mécanismes de financement existants, d’autres initiatives proposées feront l’objet d’analyse et concernent l’avant-projet de loi sur l’affacturage qui est une solution innovante de financement des PME et l’établissement de partenariats de type sud-sud et de coopération avec les pays de l’OCDE afin de s’inspirer des bonnes pratiques pouvant faciliter l’établissement d’un climat de confiance favoriserait les financements commerciaux.

 

Mesdames et Messieurs,
Je me félicite de ce que les réflexions qui meubleront la présente édition des Journées nationales promotionnelles des PME et de l’artisanat s’articulent autour du thème « Sous-traitance, cotraitance et commande publique : quels impacts sur le développement des PME ivoiriennes et la création d’emplois? »
Cela est d’intérêt car les échanges permettront de mieux informer les acteurs sur les interactions entre les composantes thématiques du sujet et évaluer la mise en œuvre des dispositifs actuels visant à promouvoir la compétitivité des PME grâce à leur accès à la commande publique.

 

Pour ma part, je voudrais indiquer que cotraitance et sous-traitance constituent des modes de partenariats provisoires qui se fondent sur l’idée d’une mutualisation des moyens et des compétences des PME en vue de l’accès à des marchés publics.

 

Ces deux modes, parce qu’elles favorisent des complémentarités stratégiques et technologiques entre PME réunies au sein d’un groupement d’entreprises, offrent de réelles opportunités d’accès à des marchés plus importants auxquels individuellement elles n’auraient pu avoir accès, renforcent l’efficacité, la compétitivité et la crédibilité individuelles et collectives des PME en groupement et leur donnent des chances d’exister et de prospérer.

 

Ce sont des approches qu’il convient d’intégrer dans la démarche des PME nationales pour la mobilisation des ressources financières mais également dans l’accès aux marchés publics.

 

Le Gouvernement y accorde un intérêt tout particulier. C’est pourquoi, mon Département, par la circulaire n°112/12-14 a proposé une Charte de sous-traitance et de cotraitance en vue d’assurer aux PME plus d’accès aux marchés publics par l’organisation des relations entre les PME locales et les grandes entreprises nationales et internationales attributaires des marchés publics. La charte établit également les modalités de partages des responsabilités.

 

En attendant les conclusions des travaux, je voudrais indiquer que par le décret n°2015-525 du 15 juillet 2015 portant Code des Marchés, l’Etat s’est engagé à octroyer aux PME ivoiriennes jusqu’à 20% de parts des marchés publics. Cela en raison de ce que les exigences du contenu local de la commande publique correctement insérées dans un cadre juridique réglementant les contrats et les pratiques d’appel d’offre peuvent contribuer à la dynamisation du secteur privé national et à la création d’emplois.

 

Sur cet engagement, il convient d’indiquer que la part des marchés attribuée aux PME est passée de 10,3% à fin mars 2017 à 30,1% à la même période en 2018, soit une hausse de 19,8 points.
Cette progression confirme la volonté du Gouvernement d’améliorer l’accès des PME à la commande publique à travers l’instauration de procédures simplifiées et l’allègement des conditions de participation aux appels d’offres.

 

Je voudrais vous assurer que des mesures continueront d’être prises pour renforcer la mobilisation en faveur de la promotion des PME, pour mettre en place des instruments novateurs de financements dédiés aux PME et pour capitaliser des expériences réussies dans les pays émergents en vue de la transformation structurelle des PME nationales.

 

C’est sur cet engagement renouvelé qu’au nom de monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement, Parrain de cette cérémonie, que je déclare ouverte la 7ème édition de la JNPME-A.
Je vous remercie de votre aimable attention.